Immehur Mercator Irian [Terminé]

Du sang royal coule dans les veines du soldat. Oui, du sang royal de Zêta. Enfin, c'est ce que le père d'Immehur lui a toujours répéter. Maintenant, à savoir si c'est vrai, c'est une toute autre histoire. En laissant de côté le peut-être, il est indéniable que Mehur est un chef né, héritage de son sang bleu selon son père. Il n'aurait cependant pas hérité de l'égoïsme et la passivité du côté de sa mère, mais plutôt de l'ambition et la force de caractère de son père. On ajoute à cela une vie toujours accès sur la possibilité de guerre et on obtient un guerrier moderne. Depuis longtemps déjà, il sait se faire respecter autant pas ses pairs que les gens mieux gradés que lui. Il n'a pas connu ce qu'est la pitié à proprement parlé, mais il sait se montrer raisonnable. Jamais il ne fera preuve de violence sans raison valable.

Lorsqu'il n'est pas en service, il devient quelqu'un d'autre. Encore bien jeune, il sait où et comment profiter de la vie autant qu'elle dure. Les nombreuses demoiselles du Royaume ont plutôt régulièrement droit à sa visite et les différents établissements de consommation accueillent sporadiquement ses humeurs de beuverie. Autrement, il sait apprécier la solitude des montagnes où il peut passer des heures avec la seule compagnie de son Pokémon Dragon. Dans ces conditions, il laisse son corps réfléchir, il oublie toutes ses responsabilités. Il devient un enfant presque, se contentant d'effectuer ses routines martiales jusqu'à épuisement, avant de chasser un repas comestible et de dormir à la belle étoile.

Avec les autres, Imméhur peut se montrer des plus révérant, mais aussi plutôt espiègle. Il aime être respecté, même craint, mais il adore lorsque quelqu'un sait se montrer aussi farouch que lui-même, particulièrement si ce quelqu'un est une femme. C'est bien une femme qui fait oui de la tête et qui succombe aux charmes d'un homme... mais une femme qui se montre difficile à atteindre, du moins selon le soldat, ça en vaut beaucoup plus la peine. Il ne faut pas lire ici qu'il forcera la main d'une femme, mais il fera preuve de persévérance s'il sent que le "non" veut plutôt dire "fait mieux que ça." Autrement, il a en dégoût ceux qu'il considère comme inférieur, véritablement faible. Quelqu'un incapable de se tenir debout par lui-même n'est pas digne de son respect. De même, des gens qui vivent en secret dans la solitude ne sont pas digne de considération.

Au moins aussi grand que son père, près des deux mètres, Immehur ne partage cependant pas sa carrure de géant. Il n'est pas pour autant petit. Non. Comparé à n'importe qui d'autre, il reste d'une carrure très puissante, de sorte que sa grande taille soit justifiée. Au sommet de son corps, il y a une touffe de cheveux blond argenté voir blanc, comme la famille royale. Il les tient mi- longs. Par mi- long, il faut voir plus bas que les oreilles, mais pas tout à fait aux épaules. Sous les cheveux, deux yeux d'une intensité guerrière indiscutable. D'une couleur bleu azuré, ils brilleront d'une pâleur presque irréelle sous la bonne lumière. Autrement, un nez pas particulièrement spécial, une mâchoire solide et une bouche qui sourit surtout en coin, accompagnée en générale d'un certain regard.

Sous la tête, comme précédemment mentionné, un corps bien bâti. Une largeur d'épaule à en soutenir le monde et des muscles seyant. Ajouté à cela de long bras à la force non-négligeable et aux mains qui vous prend une tête aisément. Le tronc posé sur une paire de jambes solide, on devine que l'homme n'est pas très agile. Erreur. Malgré sa musculature présente, Immehur est plus que capable de se déplacer agilement. Son entraînement et son mode de vie lui donnent tous réflexes dont il pourrait avoir besoin, ainsi que sa force remarquable. Quelqu'un désirant l'affronter en combat singulier est soit très brave, ou très fou.

Côté vestimentaire maintenant... Immehur porte peu de couleur, le tout se résumant au noir, au rouge sang, au bleu marine et à l'indigo. Au-delà des couleurs, il porte des bottes de cuir renforcé d'acier, des pantalons en cuir souple, une tunique sans manche faite de soie et un manteau en cuir rouge. Ce manteau lui procure autant de protection contre le froid des montagnes que contre un bon éventail d'attaques Pokémon.

Toutes histoires à un début, bien sûr, et pour celle d'Immehur, il faut commencer avec son père, le Commando de Zêta. Celui-ci était un fils de Draconis, un habitué des Pokémon Dragon. Il s'était engagé dans l'armée de Zêta pour des raisons qui n'importe plus aujourd'hui. Ensuite, il y a la mère du garçon. Selon Mercator, le père, il s'agissait de la princesse de Zêta. Il se serait rencontré alors qu'elle était dans une phase rebelle et qu'elle s'échappait fréquemment du château afin de vivre un peu. De fil en aiguille, la belle et le guerrier seraient tombés amoureux. Pour éviter un scandale, la princesse aurait feint une dépression, ne gardant que sa dame de compagnie dans le secret. Après de longs mois enfermés, elle donna naissance à son fils, lui léguant un petit collier. Joli, mais simple. Trop malade pour le faire elle-même, elle ordonna à sa confidente d'aller donner l'enfant au père.

Du moins, c'est l'histoire que le soldat aura raconté maintes et maintes fois à son fils et à n'importe qui daignaient l'écouter dès qu'il avait un peu bu. Avec son père toujours en mission pour Zêta, Immehur fut confié à un oncle pour la majorité de sa vie. Cet oncle vivait toujours à Draconis et inculqua au garçon ce qu'il fallait savoir sur les Dragon. C'est lui aussi qui, lorsque Mehur fut en âge, l'entraîna jusqu'à un endroit secret, là où les mythes deviennent réalités. Dans les montagnes, le jeune blanc-dinet de cinq ans se retrouva vite face à face avec un œuf Pokémon. L'œuf était strié de noir et de bleu avec une teinte de violet.

Le garçonnet interrogea d'abord son oncle du regard, puis s'approcha du trésor. Il étira sa main lentement pour le toucher et... y toucha. L'œuf était... étonnamment frais. Il informa son oncle sur la chose et ce dernier se dépêcha alors, prenant l'œuf dans ses bras et ordonnant au garçon de le suivre. Ils coururent dans les montagnes, dans un dédale de sentier taillés par le passage millénaire d'homme et de Pokémon. Au bout de cette course effrénée, les deux humains et l'œuf se trouvèrent à une source chaude, cachée dans une grotte. Les parois de la grotte et même l'intérieur du bassin était recouverts de petits champignons, presque de la mousse, bioluminescents. Ni une ni deux, l'oncle ordonna à son neveu de s'immerger dans le bassin tiède, même tout habillé.

L'enfant accepta et si tôt fut-il dans l'eau, l'adulte lui tendit l'œuf en lui disant de le garder immergé presque entièrement. Au bout de quelques heures de bain, l'homme avait finalement aménagé un nid pour l'œuf. Ce n'était pas parfait, mais ça ferait l'affaire au moins temporairement.

Les jours et semaines suivant cet événement, les deux Irian allèrent et vinrent pour s'occuper de l'œuf. Surtout le petit Immehur, qui fut l'heureux témoin de l'éclosion de l'œuf. Prédit par les couleurs de la coquille, ce qui sortit du trésor fut un Solochi, ou Deino. Le premier réflexe du Pokémon fut d'essayer de mordre l'humain. Rapide, le garçon avait retiré sa main et taper le Pokémon sur la gueule avec un "non" bien ferme. Tout de suite, le Dragon compris qui était en charge. Le retour de l'oncle dans le décor immédiat avait permis à Mehur de nourrir sa nouvelle amie. (Oui, le vieux avait confirmé le tout avec son expertise.)

Avançons maintenant dans le temps, aux 16 ans du garçon, lorsqu'il décida de suivre les traces de son père. Il s'était préparer toute sa vie pour ça, devenir un soldat dresseur de Pokémon. Il s'était entraîné avec Tiamat, sa fidèle dragonne. Et par entraînement j'entends des jours et des jours dans les montagnes à tout faire pour devenir plus fort. De la course, de l'escalade, de la nage. Immehur s'était bâti toute une routine qu'il effectuait généralement non loin de la source chaude qui avait vu la Solochi voir le jour. Tout ça avait payé, maintenant qu'il n'était pas trop loin d'être adulte. Il se rendit donc à Zêta pour y prêter allégeance et intégrer les rangs de ses défenseurs, sous les ordres du champion.

S'en suit une vie de labeur à suivre des ordres à accomplir des tâches et l'occasionnelle mission. Pendant cinq ans, Immehur trame dur pour qu'on le reconnaisse. Il passe sous silence les rumeurs de son ascendance. Il avait déjà été témoin de l'humiliation vécu par son père, ce n'était pas trop son intention. Il portait cependant fièrement le médaillon de sa mère, la seule partie qui était irréfutable dans l'histoire de son père. C'est ici qu'il subit le plus important de ses développent, la vie en la cité de Zêta étant bien différente de celle dans le village de Draconis. Il apprend à connaître les femmes, la bonne bouffe et l'alcool. Ses temps morts sont consacrés à la belle vie ou l'entraînement dans un équilibre étonnant.

Petit moment... enfin, grand moment même, dans la vie du jeune homme, fut lorsqu'il avait 21 ans. Son père le retrouva, entre deux missions, et l'invita à boire, passer un peu de temps entre hommes et profiter de la vie nocturne. Ce n'était plus vraiment l'anniversaire de Mehur, mais l'attention et l'intention étaient bonnes. Ils passèrent la nuit dans un motel cette fois-là. Au matin... non, plutôt en début d'après-midi, le plus jeune se leva pour découvrir que son paternel était reparti. Le devoir l'appel, comme on dit. Il n'était pourtant pas reparti sans un petit mot laissé là, scotché sur une boîte. En vous épargnant la plume du commando, je vous donne l'important. Je suis fier de toi, et voilà un cadeau pour ta Tiamat.

Quand le colosse ouvrit la boîte, il y découvrit une plaque d'évolution, cet objet convoité par un peu tout le monde qui permettait de faire évoluer des Pokémons. Ni une ni deux, il l'avait utilisé sur sa partenaire et avait dut se couvrir les yeux face au spectacle de lumière. Sa vue retrouvé, il avait constaté que Tiamat s'était affublé d'une nouvelle tête et qu'elle avait pris du poids. Souriant d’une oreille à l'autre, il avait quitté le motel avec l'intention de lui aussi redoublé d'effort.

Encore deux ans de sa routine et nous voici au présent, avec un soldat de 23 ans sous les bras. Que l'aventure commence !